d'après lefigaro.fr
EMBARQUÉS avant l'aube à bord du train numéro 17 430, quelque six cents voyageurs ont effectué dimanche dernier un sidérant voyage entre Nice et Marseille. Trois heures durant, ils se sont en effet trouvés à la merci d'une centaine de jeunes qui, selon les forces de l'ordre, ont pris le contrôle de la rame pour se livrer à de multiples dégradations avant de piller, et même d'agresser sexuellement certains d'entre eux.
Le spectaculaire détournement de train, dont les détails n'ont curieusement été révélés qu'hier après-midi par le parquet de Draguignan, s'est noué vers 6 heures le 1er janvier. Un long silence qui conduit à s'interroger sur le niveau d'information et l'action des pouvoirs publics au cours des quarante-huit dernières heures.La situation s'est brusquement dégradée
Ce dimanche matin, il y a foule, en gare de Nice, lorsque les dix voitures du Corail en partance pour Lyon via Marseille s'ébranlent le long du quai. «Comme nous le faisons habituellement pour sécuriser les trains aux lendemains de fêtes, nous avions demandé à la police d'être présente, tandis que quatre agents de la sûreté générale prenaient place à bord, explique Alain Zalesky, chargé des questions de sécurité au bureau régional de la SNCF. Mais rien, hormis l'euphorie de circonstance, ne laissait à cet instant présager ce qui allait se passer.»
Selon les gendarmes du Var, c'est après le passage en gare de Saint-Raphaël, où s'achevait la mission des policiers, que la situation s'est brusquement dégradée. Un groupe d'une centaine de jeunes des Bouches-du-Rhônes et du Vaucluse, descendus la veille pour réveillonner sur la côte d'Azur grâce au tarif spécial nouvel an à 1,20 euro mis en place par la SNCF, a commencé à s'agiter. «L'émulation aidant, raconte un militaire, certains ont décidé de racketter les voyageurs, dérobant ici un lecteur mp3, là un porte-monnaie ou un téléphone portable. C'est alors que tout a dérapé, lorsque deux groupes au moins s'en sont physiquement pris aux passagers, commettant des vols avec violence et des agressions sexuelles sur deux jeunes femmes âgées d'une vingtaine d'années, qu'ils ont ensuite menacées de mort pour les dissuader de parler.»
Le premier acte du voyage a pris fin en gare des Arcs lorsque le conducteur a stoppé le train pour faire appel à la gendarmerie, qui a aussitôt dépêché trois hommes sur place. «En montant à bord, nous avons découvert des voyageurs prostrés qui n'osaient pas intervenir, raconte l'un d'eux. Les jeunes s'étaient pour la plupart regroupés dans un wagon de première classe, maculé de vomi, aux rideaux lacérés, aux portes retirées de leurs gonds.»
Bientôt épaulés par une vingtaine de collègues, les militaires ont peu à peu investi le train, sans affrontement direct avec les fauteurs de troubles, bloquant pendant une heure et demie le trafic entre Marseille et Vintimille. Dans l'intervalle, les victimes d'agressions ont été encouragées à témoigner mais seules trois d'entre elles ont accepté de porter plainte pour des faits de vol et d'agression sexuelle : une étudiante de Besançon âgée d'une vingtaine d'années ainsi qu'un couple originaire de la région parisienne. Guidés par leurs déclarations, les gendarmes ont interpellé un mineur – remis depuis lors en liberté – ainsi que deux hommes qui habitent la région d'Avignon : Aziz Ed Doubia, né au Maroc, et Ashraf Bouzizoua, qui se trouverait en état de récidive légale. Ceux-ci ont été placés en détention hier à la maison d'arrêt de Draguignan en attendant leur comparution devant le tribunal de Draguignan, le 6 mars prochain.
«Le calme revenu, et faute de témoignages nous permettant de placer davantage de monde en garde à vue, nous avons décidé de laisser repartir le train en y plaçant une quinzaine d'hommes pour rassurer les passagers», raconte-t-on à la gendarmerie des Arcs. Arrivé en gare de Toulon, le convoi a ensuite embarqué à son bord une équipe de policiers avant de repartir. Et d'être le théâtre de nouvelles dégradations. «Si aucun de nos contrôleurs n'a été agressé, il apparaît que le signal d'alarme a été tiré à trois reprises au moins sur le chemin de Marseille, où des jeunes se sont brusquement enfuis en lançant des morceaux de ballast sur les voitures», explique Alain Zalesky. Trois d'entre eux ont alors été interpellés. Informée de cette équipée, la direction de la SNCF a décidé hier de porter plainte.
Au siège, on estime à ce stade que «si on a laissé le train repartir, c'est que toutes les conditions de sécurité étaient réunies».
Mais SUD-rail déplorait hier que l'opération Billets à prix réduit de la SNCF n'ait pas été accompagnée de mesures de sécurité suffisantes. «L'expérience des années précédentes montrait que des problèmes importants avaient eu lieu», rappelle le syndicat.
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mercredi, janvier 04, 2006
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