jeudi, janvier 05, 2006

get to france

d'apres liberation.fr

Armelle, 24 ans, et son compagnon, Frédéric, 28 ans, étaient à bord du train corail Nice-Lyon dimanche matin. A 06h51, ils montent avec leur fille, âgée de deux ans, dans l'un des wagons de tête, en gare de Saint-Raphaël (Var). Le train est bondé. «Alors que nous nous apprêtions à monter, un maître chien est descendu», raconte Armelle, mère au foyer près de Valence. «Nous nous sommes demandé ce qui se passait.» Entre Saint-Raphaël et les Arcs, alors qu'il n'y avait «pas de policiers et seulement quatre contrôleurs», ils sentent une «atmosphère tendue» et voient «des gens paniqués» se réfugier à l'avant du train. Un couple, d'abord, venu «des wagons de queue, là où des jeunes semblaient très agités». La femme explique au contrôleur s'être fait voler ses affaires et lui demande de l'enfermer dans un compartiment car «elle craint pour sa sécurité».

Un jeune homme arrive à son tour. «C'était un Parisien, il s'est fait détrousser ses clés, son portable». C'est à ce moment que le contrôleur indique à Armelle que «dans les deux derniers wagons des jeunes foutent le bordel. Selon cet agent, ils avaient déjà attaqué d'autres passagers dans d'autres trains de la région depuis la veille et fêtaient le réveillon avec l'argent amassé».

C'est justement à l'arrière du train que Charlotte, 20 ans, a été agressée. Reçue jeudi par Nicolas Sarkozy, cette étudiante de Besançon a porté plainte pour «agression sexuelle». Lorsqu'elle monte dans l'avant dernier wagon à la gare des Arcs, tout va très vite. «A peine arrivée, j'ai été aspirée par une dizaine de jeunes âgé de 15 à 20 ans», témoigne-t-elle à Libération. «Ils m'ont dévalisée, pris mon portefeuille, mon argent.» Un homme assiste à la scène sans broncher. «Il devait avoir peur», dit-elle, précisant qu'hormis ses agresseurs tous les autres passagers avaient quitté le wagon.

Insultée, bousculée, touchée physiquement par des mains intrusives, elle reste sous le choc. «Je n'étais plus un être humain, j'étais réduite à l'état d'objet, bousculée de l'un à l'autre», se souvient la jeune femme, le visage marqué par un œil au beurre noir. Ce n'est qu'après de très longues minutes et l'arrivée des gendarmes dans un train bloqué à quai qu'elle prend la fuite.

A l'avant, en revanche, la situation semble avoir été moins tendue. Durant tout le trajet Saint Raphaël-les Arcs, les passagers s'interrogent. Ils sentent que quelque chose cloche mais tous ne comprennent pas ce qui se passe à l'arrière. «Avant que le contrôleur n'explique la situation, certains d'entre eux ne se rendaient pas compte», raconte Armelle. Arrivé à la gare des Arcs, un arrêt non prévu mais justifié par la présence de «200 furieux à l'arrière du train», selon les propos d'un contrôleur rapportés par Frédéric, plusieurs passagers descendent sur le quai.

«De là j'ai vu des poubelles voler contre les vitres, des rideaux arrachés, des sièges saccagés, des vitres brisées, assure-t-il. J'ai aussi entendu des insultes envers pas mal de passagers mais je n'ai pas vu les agressions physiques. Il y avait là une centaine de jeunes et sur le quai trois ou quatre gendarmes qui ne sont pas intervenus avant l'arrivée de la police ferroviaire car ils n'avaient pas l'accord de la SNCF». Lorsque le train repart «environ deux heures plus tard», le calme semble revenu. Puis entre Toulon et Marseille, «des jeunes commencent à parcourir les wagons pour éviter les interpellations». L'un d'eux lance à Frédéric posté au mauvais endroit, «bouge de là sinon je te casse la tête». Il raconte aussi avoir vu un jeune «s'approcher, fouiller dans une poubelle et récupérer un couteau».

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