vendredi, décembre 23, 2005

worth reading...

tf1.fr : Pourquoi avoir choisi de prendre la plume* pour parler du quotidien des chômeurs ?

Patricia Sudolski : J'ai fait ce livre car, moi-même au chômage depuis 2001, je suis sensible au discours très négatif sur les chômeurs. Sur les plateaux de télé, les hommes politiques nous accusent d'être des assistés, des fainéants et ces arguments trouvent écho auprès du grand public. Les Français pensent que ceux qui sont au chômage, c'est qu'ils le veulent bien. Ma mère me dit souvent : " si tu savais ce que les gens disent de toi !" Il y a toujours des amis pour vous conseiller d'accepter un boulot de femme de ménage ou de vendre des oeufs sur un marché. Comme si, chômeur, il fallait oublier les études que l'on a faites et tous les efforts pour réussir.

tf1.fr : Comment avez-vous abordé le chômage lorsque vous avez été licenciée du Parisien en 2001 ?

Patricia Sudolski : Quand on travaille, on n'a aucune idée de l'état du marché du travail en France aujourd'hui. J'imaginais qu'en cherchant, en faisant des efforts, j'y arriverais. J'avais des contacts, le dynamisme, je pensais éventuellement traverser une petite période de vache maigre mais pas aussi longue. Il faut savoir que plus de 40% des chômeurs le sont depuis plus d'un an. Le chômage c'est une épreuve, pas une expérience. Socialement on se sent diminué, financièrement aussi évidemment. Déjà, lorsque l'on est licencié, on est mis à l'écart, évincé mais lorsque l'on ne retrouve pas de travail, c'est comme si l'on n'était plus désiré, plus aimé.

tf1.fr : Que cache selon vous le discours qui vise à dénigrer les chômeurs ?

Patricia Sudolski : Il n'est pas rationnel. On tombe toujours sur quelqu'un qui connaît un chômeur qui profite de ses allocations pour ne rien faire. Mais quand on creuse, il ne le connaît pas personnellement, c'est une histoire rapportée.
Si l'on part de l'étymologie du mot chômage cela veut dire "se reposer pendant la chaleur". Et même si les gens ne connaissent pas cette origine, il y a une charge négative dans le mot lui-même. Ce n'est pas seulement la peur que cela nous arrive. Et puis, nous conservons l'idée religieuse que ne pas travailler, c'est mal. On confond l'oisiveté et le fait de ne pas avoir de travail. Quant à ceux qui affirment "profiter du chômage", c'est souvent parce qu'ils ont trop honte d'avouer que ce n'est pas une situation choisie.

tf1.fr : Pour le sixième mois consécutif, les chiffres du chômage publiés aujourd'hui sont en baisse. Qu'est-ce que cela vous inspire ?

Patricia Sudolski : Cela ne veut pas dire grand-chose. A la rentrée, tous les chômeurs de longue durée ont été convoqués dans leur ANPE. On nous a proposé une formation obligatoire de 5 semaines pour apprendre à rechercher un emploi. Or, quand on suit ce type de formation, on sort des chiffres du chômage car on n'est plus "immédiatement disponibles". Pour se faire une véritable idée, il faut regarder les créations d'emplois, or, elles sont très peu nombreuses.

tf1.fr : Où en êtes-vous de votre recherche d'emploi ?

Patricia Sudolski : Ca c'est la bonne nouvelle. Un matin j'écoutais Jean-François Copé à la radio qui râlait contre les "assistés". Je lui ai écrit en lui expliquant ce qu'était la vie et les difficultés des chômeurs. Non seulement il m'a répondu mais il m'a aidé à obtenir un entretien avec un recruteur. Ca ne débouchera peut-être sur rien mais je me suis sentie reconnue et ça m'a redynamisée dans ma recherche d'emploi. Et ça c'est essentiel pour un chômeur.

*"Vous croyez que ça m'arrange d'être chômeuse", Editions Ramsay, 16 euros

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour
j'ai lu votre livre mmme sudolski,et bien je pense qu'il en vous rend pas service ni à aucun chomeur;
Je n'y ai vu qu'un litanie de plaintes,de geignarderies,de lamentations
Vraiment tout ce misérabilisme est un mauvais coup porté aux chomeurs.
à déconseiller absolument
christian

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