16 ans déjà

C'était le mardi 6 janvier 1990. Ma première confrontation avec un décès qui me touchait de près: Mon grand-père. C'était le premier jour des vacances de février. Ca commençait bien...Les années qui allaient suivre j'allais me raccrocher aux études, dans un acharnement à être le premier, le meilleur. Sentimentalement , c'était un peu les souffrances du jeune werter. Mais ça n'était pas grave pour moi, pourvu que j'ai de bonnes notes. Quelle naïveté de ma part! Je réalise 16 ans plus tard à quel point je n'ai pas vu les choses essentielles de la vie. Que me reste-t-il désormais de ces bonnes notes ? J'avais d'ailleurs 16 ans à l'époque et j'étais plein d'espoir. Pourtant une peur terrible m'envahissait, une espèce d'angoisse non maitrisée qui m'a poussé à quelques tentatives de suicide. J'en parle heureusement aujourd'hui avec un détachement total. Si seulement je pouvais revenir en arrière, et profiter à nouveau de cette jeunesse, sans me prendre la tête sur des choses insignifiantes. J'ai le sentiment de n'avoir pas pu profiter de ce qui aurait dû être mes plus belles années. Simplement car je voulais être parfait, j'avais une peur terrible de la vie et de l'échec, je n'arrivais pas à accepter les choses comme elles viennent sans vouloir les contrôler. Quand je me regarde dans la glace, je vois un être fatigué, usé, rongé par la peur et les angoisses. Et la situation du monde ne fait que rajouter à ma détresse. Le chômage, les guerres, je me sens complètement écrasé par ce monde qui me montre chaque jour qu'il n'a pas besoin de moi pour tourner.