vendredi, mars 04, 2005

quand la mêche est allumée

J'ai regardé cette semaine le film Brazil qui montre à quel point une petite erreur initiale peut engendrer des conséquences dramatiques et incontrôlable lorsque la machine administrative est enclenchée. Ce fil datait de 1985. Vingt ans après on n'en est pas loin.

Ainsi une enfant a dit un matin à l'école : "Papa a fait mal" . Un cauchemar judiciaire de trois ans a suivi pour les parents de cette enfant...

Je pense aussi a Patrick Dils: 16 année de gachées pour une erreur initiale...

La chaîne administrative aboutit quelquefois à des choses comme la Shoah...

Comment lutter lorsqu'on se sent complètement dépassé par un système qui oublie l'homme ?

Le communisme dissous l'individu dans le groupe.

Cela permet de déresponsabiliser l'individu: Chaque élément de la chaîne dit: "Je n'ai fait que mon travail"...

Et pourtant comment croire qu'ils ne connaissent pas la fin du "processus" ?

Un ordinateur est efficace car il ne fait jamais d'erreur, il applique...De même un fonctionnaire se vante de faire son travail, il applique rigoureusement les consignes...Pas d'innovation, pas de fantaisie dans son travail...

Je suis un peu dans un de ces trous noirs que l'administration a crée. Pour un inspecteur qui est venu me voir dans ma classe pendant une heure, 5 années d'études après le bac ont été annulées, j'ai perdu ma paie, mon statut social, mes amis, la possibilité de construire une famille.

Je suis là à attendre le bon vouloir d'un juge administratif, je ne sais pour combien de temps, je suis passé par toutes les souffrances psychologiques, culminant en une tentative de suicide qui m'a presque soulagé tant vivre m'apparaissait insupportable...

Je me rappelle d'angoisses atroces, l'angoisse d'être inutile à la société, la culpabilité de me dire: "Si seulement j'avais réussi cette heure devant l'inspecteur", la brisure de mon image, l'"effondrement narcissique" comme disent les psychiatres. Tout ça pour 1 heure en présence d'un individu qui a décidé à l'issu de cette inspection que je devais disparaitre de la société.

Et que répondre a un inspecteur qui vous dit: "C'est ou vous ou 3000 élèves". Donc mon choix est facile à faire...


Des réveils en sueurs le matin a me dire: "Non, ça n'est pas possible, ce n'est pas vrai", "Pourquoi moi?".

Et pourtant si c'était vrai, j'ai passé trois ans a essayer de me convaincre que c'était faux, certains jours je disais même aux gens que j'étais enseignant et j'arrivais à le croire...

Vivre chaque jour en me disant que de toute façon je ne pouvais pas échapper à la mort volontaire...

Cela a duré de 2000 à 2003: Ne plus pouvoir penser, ne plus pouvoir rêver, assister à sa propre mort sans pouvoir se venger de ses bourreaux, entendre les "rires" de ses ennemis qui me regardaient comme une mouche qu'on aurait enfermée dans un bocal après lui avoir enlevé les ailes, penser à tout ce que j'avais essayer de construire et qui s'est écroulé après une simple signature...

Je voulais que ce cauchemar cesse...

Je n'ai eu que la possibilité de le remplacer par un autre cauchemar, moins pire, en avalant de la soude caustique.

Un Dieu a fait que je me suis raté sans cela je ne pourrais pas écrire ces lignes...

Comment ai je fait pour retrouver un sens à ma vie ?

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